Pour la deuxième conférence santé, la ville de Brest en partenariat avec les acteurs de la santé du territoire : CHRU de Brest, INNOVEO, UBO, ont proposé d’aborder le thème « Les prothèses, le mouvement de demain ».

La conférence santé s’est tenu le 16 mai dernier et était consacrée aux prothèses du futur qui remplacent les articulations défaillantes (hanches, genoux, épaules, coudes, chevilles…) mais aussi aux exosquelettes susceptibles de faire remarcher des personnes tétraplégiques en captant les signaux du cerveau.

Les prothèses sont le futur de notre mobilité                           

Mieux marcher, remarcher, courir et bouger, sont les promesses des nouvelles prothèses. Il faut pour cela qu’elles soient conçues au plus près du patient. Véritables prothèses personnalisées, elles doivent également être implantées avec la plus grande précision possible. De l’ordre du millimètre et du degré.

De 2000 à 2020, le nombre de prothèses de la hanche posées sera multiplié par 2, celui des prothèses de genou par 6. Ces chiffres reflèteront les effets conjugués du vieillissement de la population et de l’accroissement constant du nombre de patients en surpoids usant prématurément leurs articulations par la pratique régulière d’activités physiques de loisirs (footing, golf,…)

Depuis plus de 30 ans, le LaTIM développe et participe à la commercialisation de logiciel de guidage facilitant la pose de ces prothèses et garantissant la précision du geste du chirurgien. Il est devenu aujourd’hui l’un des laboratoires de référence internationale sur ce thème. La première partie de la conférence faisait donc état des recherches sur la mise en place d’un important programme de recherche visant à concevoir des prothèses sur mesure, imprimées en 3D et contenant des capteurs qui vont, activés à la demande, permettre un diagnostic très précoce des infections articulaires qui surviennent chez 2% des patients.

Les neuroprothèses : redonner aux personnes tétraplégiques de l’autonomie et de la mobilité

Le Commissariat à l’Energie Atomique et son laboratoire Clinatec portent depuis de nombreuses années le projet BCI (Brain Computer Interface), technique basée sur une innovation d’implant captant l’activité électrique cérébrale au niveau du cortex moteur.

La tétraplégie rend impossible la commande nerveuse vers les muscles, et touche 1 200 nouvelles personnes chaque année en France. Ces femmes et ces hommes restent dépendants toute leur vie de leur entourage pour les moindres gestes du quotidien. Leur organisme s’épuise, leur squelette se fragilise, la paralysie s’accompagnant souvent de douleurs chroniques.

Le projet BCI, sous la direction scientifique du Professeur Alim-Louis Benabid, consiste à faire marcher et bouger les patients à l’aide d’un exosquelette commandé grâce au décodage de signaux cérébraux mesurés par un dispositif intracrânien. Sans besoin de commande extérieure pour provoquer le mouvement, la personne tétraplégique retrouverait ainsi une part d’autonomie grâce au pilotage mental de l’exosquelette pour se mouvoir, se nourrir et manipuler des objets.

Ce protocole « BCI et Tétraplégie » prévoit l’inclusion de 5 sujets tétraplégiques sur une période de 5 ans. L’ambition, à terme, est de décliner les champs d’utilisation de l’interface cerveau-machine pour compenser différents types de handicap et redonner un maximum d’autonomie aux patients dans leur vie quotidienne.

Les intervenants présents à cette conférence :

  • Le Pr Éric Stindel / CHRU de Brest • Professeur des Universités-Praticien Hospitalier • Chirurgien orthopédiste • Directeur du LaTIM • Président de la commission médicale d’établissement
  • Le Pr Christian Lefèvre / CHRU de Brest • Professeur des Universités-Praticien Hospitalier • Chirurgien orthopédiste
  • Yannick Morvan / IMASCAP • Ingénieur de recherche
  • Guillaume Charvet / CEA : Commissariat à l’Energie Atomique • Responsable du pôle Développement des Dispositifs Médicaux