En France, 1,5% des femmes sont touchées par des fausses couches à répétition. Ces femmes ont connu au moins 3 fausses couches consécutives et, dans un cas sur deux, les raisons ne sont pas clairement identifiées. Bien qu’aujourd’hui nous connaissions des méthodes pour aider à la procréation (FIVE), on ne sait pas encore empêcher les fausses couches à répétition. Il est donc difficile de proposer un traitement adapté aux femmes enceintes ayant déjà vécu cette situation.

Un nouveau médicament test…

Le docteur Pasquier, médecin interniste, a l’expérience du suivi des femmes enceintes atteintes de lupus qui reçoivent, sans danger pour la grossesse, de hydroxychloroquine, efficace pour lutter contre les poussées lupiques. Par ailleurs, les données issues de la recherche laissent penser que l’hydroxychloroquine pourrait prévenir une nouvelle fausse couche chez les femmes non lupiques en raison de ses effets de protection vasculaire et de régulation de l’immunité. L’hydroxychloroquine est une molécule proche de la nivaquine, utilisée de longue date pour la prévention du paludisme, y compris pendant la grossesse sans signal de toxicité pour la grossesse.

L’idée est donc de tester chez 300 femmes en désir de grossesse, l’hydroxychloroquine débuté avant la grossesse et arrêté à la fin du premier trimestre de la grossesse (période ou se produisent les fausses couches) pour mesurer les éventuels effets de ce médicament. Une partie d’entre elles recevront le médicament et une autre partie recevra un placébo (médicament sans principe actif). Ni les femmes ni les médecins qui les suivent ne sauront lesquelles suivent un traitement avec le médicament ou son placébo.

Aujourd’hui, le projet a obtenu l’accord de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé), et l’accord d’autres instances administratives est encore nécessaire pour le mettre en œuvre. L’étape suivante consistera à produire le médicament et son placebo sous une même présentation (gélules indiscernables pour le patient ou le médecin destiné à une évaluation non biaisée des effets de l’hydroxychloroquine), avant de pouvoir ensuite lancer l’appel à participation.
Ce projet s’étend sur 5 ans, aujourd’hui 4 Centres Hospitaliers sont déjà impliqués : Brest, Pau, Saint-Étienne et Marseille. D’autres Centres Hospitaliers souhaiteraient y participer mais cela implique des coûts financiers supplémentaires qui ne pourront être couverts qu’avec la participation des donateurs pour le Fonds INNOVEO